Le style Empire (1804-1815)
Publié par Galerie Atena on 20.10.14
Le style Empire se développe sous l’impulsion de l’empereur Napoléon Ier (1769-1821), qui règne de 1804 à 1815. On trouve les premiers balbutiements du style Empire dès le Directoire (1795-1799), mais il progresse au retour de la campagne d’Egypte, notamment avec le Consulat (1799-1804).
Pendule "La fidélité" époque Empire
Le style Empire se veut un style de propagande. Conçu pour exprimer le pouvoir de la majesté impériale, il est destiné à servir à l’épopée napoléonienne qui ne peut trouver d’équivalent historique que dans les conquêtes d’Alexandre le Grand ou César.
C’est pourquoi son inspiration néglige volontairement la tradition de l’ébénisterie française depuis la Régence, et recherche ce que l’art antique a produit de plus monumental : la Rome d’Auguste, l’Égypte des pharaons ou la Macédoine d’Alexandre le Grand sont seules susceptibles de servir de référence au pouvoir impérial.
Importante bibliothèque à portes grillagées, époque Empire
Sous l’impulsion de Charles Percier (1764-1838) et Pierre-François Fontaine (1762-1853), architectes et ornemanistes de Napoléon Ier formés à Rome au goût des antiquités classiques, les ébénistes, notamment les deux fils de George Jacob, imposent un style officiel, établi pour valoriser les fastes de l’Empire.
Les meubles
Soumis à l’art gréco-romain, le style Empire, dépouillé, noble et massif, a une dignité qui sert admirablement la majesté de Napoléon.
Les meubles dans leur ensemble sont lourds, massifs et imposants. Ils sont de formes géométriques, équilibrées, aux bâtis rectilignes et angles vifs, traités le plus souvent en acajou massif ou plaqués d’acajou. Lorsque, à partir de 1810, l’acajou cesse d’arriver en France, Napoléon recommande aux ébénistes d’utiliser les bois indigènes : noyer, orme, frêne, hêtre doré ou parfois teintés « façon acajou ». L’application de ces bois sombres d’ornements en bronze doré leur donne encore plus d’éclat. Les meubles se chargent alors d’ornements symboliques qui répondent aux goûts classiques de l’empereur.
Commode en acajou flammé, époque Empire
Le lit en bateau, le bureau ministre, le guéridon tripode, l’armoire à glace deviennent des pièces de mobilier courantes. Consoles, bibliothèques hautes et étroites, hauts miroirs « psychés », sièges massifs aux pieds raides se terminant en griffes ou construits en « sabre » les rejoignent dans les appartements.
Bureau de style Empire, circa 1875
Le décor et les ornements
Tout le mobilier est agrémenté de motifs de bronzes dorés, mats, brunis et très finement ciselés, en application généralement simplifiée. Strictement décoratifs, ils sont repartis symétriquement sur les surfaces planes, dont ils animent les masses sobres.
Les motifs plats sont remarquables tant la ciselure est fine et nerveuse, et le modèle précis.
Horloge "La fileuse" signée Rossel
Les motifs favoris sont la palmette stylisée, le scarabée et les cariatides en gaine d’inspiration égyptienne, les feuilles de chêne, de laurier ou de lierre, parfois disposées en couronne, le sphinx et les sphinges, les cygnes, les dauphins, les lions ailés, les aigles, les abeilles, les lyres, les trophées et les étoiles. Les décors guerriers de la Rome républicaine, les victoires ailées, les Renommées et les attelages antiques sont, eux aussi, largement exploités.
Les couleurs prédominants sont le jaune d’or, le vert, le cramoisi, le violet et le pourpre.
Deux porcelaines d'époque Empire
A la fois simple et majestueux, solide et théâtral, le style Empire apparaît comme essentiellement nouveau. Il a renié toutes les frivolités de l’Ancien Régime, tout ce qui pouvait évoquer l’héritage des Bourbons.
Ses lignes amples et sèches, son ornementation inspirée des grandes civilisations disparues, son exceptionnelle qualité de fabrication en font le témoin d’une époque glorieuse, où l’on cherche à surpasser le triomphe des héros légendaires.