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Galerie Atena
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Galerie d'Art en ligne - Antiquités & Objets d'Art

Service Daum Nancy, XIXe siècleService Daum Nancy, 12 verres, circa 1890

 

L’art nouveau et le triomphe du verre

Avec l’Exposition universelle de 1900, le verre devient un support privilégié de la nouvelle esthétique de la fin du siècle. Le nouveau médium séduit les adeptes des lignes courbes et des effets de lumière par sa souplesse et ductilité. En effet, le verre peut se travailler en surface et en profondeur, à chaud ou à froid ; il peut créer des effets de transparence qui s’apparentent à ceux du cristal ou peut se révéler opaque comme la pâte de verre.

Les maîtres verriers produisent en petite série leurs productions, ce qui les rends aujourd’hui rares et recherchées. Petits vases Gallé, lampes Gallé, vases Daum ou vases Lalique, ces créations en verre de l’époque 1900, témoins du renouveau de l’art du verre, restent onéreuses sur le marché - qu’elles soient des pièces uniques ou des productions en série.

 

Le vase Gallé

Qui est Émile Gallé ?

Figure emblématique de l’Art nouveau, fondateur de l’École de Nancy, Émile Gallé (1846-1904) est mondialement connu et reconnu comme l’inventeur de la marqueterie de verre. Ce procédé, imité du placage des métaux, vise à « insérer à chaud dans la masse vitreuse encore à l’état pâteux, des fragments, lames ou petites masses, d’épaisseur et formes variables, soit à nu soit sous couverte d’autres verres » [Philippe Thiébaut, « Gallé et la marqueterie de verre », La revue du musée d’Orsay, n° 18, 2004, p. 100].

La technique de la marqueterie de verre permet d’obtenir une infinité de variations chromatiques, et des motifs très détaillés. Le prix d’un vase Gallé peut être très important, notamment pour les pièces produites de son vivant, soit avant 1904. Les vases réalisés en plus dans cette technique ont une très grande valeur, et peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.

Applique Gallé à décor d'alguesApplique Gallé en verre gravé à l'acide à décor d'algues, époque 1900

Comment reconnaître un vrai vase Gallé ?

Trois éléments sont à prendre en compte pour distinguer un vrai Gallé d’un faux Gallé :

  1. Le prix
  2. La technique
  3. La signature

Le prix est très important pour les pièces uniques du maître (vases, pots, lampes, suspensions et flacons), réalisés avant 1904, et moins important pour les productions en série.

Concernant la technique, deux productions coexistent :

  • Des pièces uniques, reconnaissables aux reliefs et motifs, apparaissant en transparence, utilisant des techniques très complexes dont la marqueterie sur verre. Ces vases Gallé sont rares et particulièrement recherchés par les collectionneurs avisés ;
  • Des pièces en série, reconnaissables par l’élaboration de décor gravés à l’acide

Attention, le verre doit être épais et la gravure en relief et fine. L’intérieur d’un vase Gallé est lisse.

La signature d’un vase Gallé est gravée à la main pour les pièces uniques ; un paraphe moulé à l’acide avec la mention « Cristallerie » est utilisé pour les productions en série réalisées avant 1904. Une marque est utilisée pour la production posthume (après 1904 et jusqu’à la liquidation de l’entreprise en 1931).

 

Le vase Daum

Auguste et Antonin Daum : verriers français de l’École de Nancy

Les frères Auguste (1853-1909) et Antonin Daum (1864-1930) sont très proches d’Émile Gallé, avec qui ils partagent la passion pour le verre et la botanique. A partir de 1891, les frères Daum introduisent les ateliers artistiques au sein de leur verrerie, et parviennent à une grande maîtrise dans le domaine des techniques de gravure et de placage du verre.

La cristallerie Daum frères emporte de nombreuses récompenses aux expositions internationales, dont un Grand Prix à l’Exposition universelle de 1900. Daum expose de la verrerie de décoration et d’usage (services de table en verre et cristal), mais aussi des lampes d’éclairage très appréciées pour leur valeur industrielle et commerciale : lampes de salon, luminaires de bureau, veilleuses et lanternes d’esprit Art nouveau, ornées de gravures, d’oiseaux et de végétaux. Des vases en verre multicouche et décor gravé à la roue sont également présentés, comme le « Vase Tristan et Iseult », actuellement au Musée des Beaux-Arts de Nancy. Les vases à figures sont relativement rares dans la production de Daum. La pièce présentée à l’Exposition de 1900 prend comme sujet les deux personnages principaux de l’opéra de Wagner.

En 1901, Gallé et les frères Daum et Gallé fondent l’École de Nancy, aux côtés des ébénistes Vallin et Majorelle.

Encrier Daum 1900Encrier Daum en verre bleu et vert à décor gravé à la meule, signé Daum Nancy

Comment reconnaître un vase Daum d’époque Art nouveau/Art déco ?

Les pièces authentiques de la cristallerie Daum peuvent être reconnues grâce aux éléments suivants :

  1. La signature : les objets et vases Daum sont signés Daum Nancy/Daum France, accompagnée de la Croix de Lorraine. Les anciennes signatures étaient le plus souvent moulées, c’est à dire qu’elles apparaissent en relief sur la pièce. 
  2. La technique : un Daum est une œuvre en verre, pâte de verre ou pâte de cristal. La pâte de verre ou de cristal possède un grain particulier, semblable à la peau d’une pèche, chaque pièce étant unique.
  3. Le décor : peut donner un indice sur l’année de fabrication de la pièce. Un style plutôt floral est caractéristique de l’Art nouveau et de l’École de Nancy, alors qu’un style plutôt géométrique est typique de l’Art déco. L’inspiration naturaliste se reflète largement dans les vases 1900.

 

Le vase Lalique

Après les bijoux Lalique, le verre Lalique

Avant de devenir maître verrier, René Lalique (1860-1945) se fait connaître comme bijoutier et joaillier. L’Exposition universelle de 1900 consacre sa réputation auprès d’une clientèle internationale aisée. Après une collaboration réussie avec François Coty en 1907, pour lequel Lalique créé ses bouteilles de parfum, il abandonne la bijouterie pour la verrerie. Lalique est alors âgé de 58 ans.

En tant que maître verrier, Lalique utilise des techniques industrielles modernes tout en gardant les exigences de l’artisanat de luxe. Ainsi, il développe la technique du verre pressé ; les pièces sont obtenues par la pression qu’exerce sur la pâte vitreuse un contre-moule ou noyau de métal. Lalique conserve toutefois la méthode traditionnelle du verre souflé-moulé et de la fonte à la cire perdue qui permet de fabriquer des moules d’une grande précision. Les procédés industriels qu’il met en œuvre dans ses usines sont complétés par un grand soin apporté aux finitions (dépolissage à l’acide, polissage à la roue de feutre) et aux patines.

Lalique a produit une très grande quantité d’objets en verre : les vases Lalique sont parmi les plus recherchés, mais il y a aussi les coupes, les plats, les encriers, les cendriers, les carafes et les verres de table. Il a aussi créé de nombreux modèles de lampes, plafonniers, appliques et candélabres.

Certains modèles sont typiques de l’Art nouveau, comme ses nymphes aux longs cheveux. D’autres sont caractéristiques de l’Art déco et sont ornés de frises géométriques d’oiseaux, de personnages, des guirlandes de fleurs et de feuillages rigoureusement disposés. L’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 marque le triomphe de Lalique.

Comment reconnaître un vase Lalique ?

Les vase Lalique anciens et les objets en verre sont reconnaissable notamment aux éléments suivants :

  1. La signature
  2. La technique

La signature :

  • A l’exception des lustres et lanternes, les productions du maître verrier produites entre 1919 et 1945 sont toutes signées « R. Lalique » (R pour « René »). La présence de la simple lettre « R » peut faire monter les prix, parfois de plusieurs milliers d’euros pour ces pièces très recherchées, car réalisées de son vivant.
  • La signature « Lalique France » est la signature actuelle de la cristallerie Lalique. 
  • La signature VDA a été utilisée entre 1921 et 1923 et signifie « verrerie d’Alsace ». Créée en 1921 à Wingen-sur-Moder, c’est dans cette usine que les nouvelles collections étaient fabriquées.
  • La signature numérotée Lalique : est apposée sur les pièces en série limitée. Ces pièces ont toujours une plus grande valeur que les autres verres Laliques.

La technique :

  • Avant 1945, le verre Lalique avait une teneur en oxyde de plomb basse, ce qui rend le verre moins brillant, plus opaque. Le verre Lalique incolore fabriqué avant la mort de René brille en jaune sous une lumière noire.
  • Lalique utilisait parfois des verres de couleur (brun, vert, rouge, bleu, gris, jaune ou noir) et un verre opalescent dont la teinte varie du bleu pâle au bleu profond selon l’intensité de la lumière.
  • Il n’utilise que rarement les applications d’émail.

 

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