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Galerie Atena
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Galerie d'Art en ligne - Antiquités & Objets d'Art

Des Origines Médiévales à la Renaissance

Une Histoire Mouvementée
 

Adossé à la montagne, dominant le fleuve impétueux du Rhône, le château de Peyraud incarne depuis près d’un millénaire une permanence aristocratique dans un paysage de conquêtes, de foi, de guerre et de résilience. Son histoire, ponctuée de destructions et de reconstructions, est celle d’une fierté seigneuriale liée au territoire du Vivarais. Il fut le théâtre d’alliances brillantes, de drames religieux et familiaux, et de renaissances successives. Nous vous proposons un voyage documenté à travers les siècles pour retracer la vie du château et de ses illustres propriétaires.

Origines féodales et premiers seigneurs (XIe – XIIIe siècle)

 

Les premières mentions du Château de Peyraud remontent à la fin du XIe siècle. Dans un acte de donation au prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue, un chevalier nommé Sigibodus, désigné comme miles de Peyrau, cède des terres et une vigne. Ce geste fondateur suggère qu’un castrum, ou château fortifié, dominait déjà les rives du Rhône, dans une région de collines stratégiques convoitées par les grandes abbayes et les premiers comtes du Viennois.

 

Au XIIe siècle, apparaissent d’autres membres du lignage : Guillaume de Peyraud, chevalier influent, agit comme témoin dans plusieurs actes notariés liés aux monastères de Bonnevaux, Saint-Maurice de Vienne, ou encore l’abbaye de Saint-Ruf. Sa parenté avec les seigneurs dauphinois est établie par un acte où il est mentionné comme neveu de Pierre de Altafay.

 

Le château, tout comme la chapelle Saint-Martin de Peyraud, est mentionné dans les bulles pontificales de Calixte II et d’Innocent III (1123, 1206), ce qui confirme son importance dans la topographie ecclésiastique et politique de la vallée rhodanienne. La seigneurie de Peyraud fait alors partie intégrante de l’orbite du Dauphin de Viennois, qui reçoit à plusieurs reprises des hommages de ses possesseurs. En 1305 puis 1307, Hugues de Peyraud, chanoine de Vienne, renouvelle l’hommage lige au Dauphin Jean pour sa maison forte et les droits de justice.

 

Le XIIIe siècle est marqué par une fragmentation des droits sur le site. Artaud de Roussillon abandonne ses parts au profit d’un autre membre de sa famille, et Hugues Richard de Serrières reconnaît tenir une portion du mandement de Peyraud en fief. Cette dispersion prépare le transfert vers d’autres familles nobles qui joueront un rôle majeur dans l’histoire du château.

L’âge d’or des Roussillon et la première destruction (XIVe siècle)

 

Au début du XIVe siècle, la seigneurie de Peyraud est intégrée à la puissante maison de Roussillon, qui domine la région d’Annonay et possède de vastes domaines dans le Vivarais, le Forez et le Lyonnais. Jean de Roussillon, en difficulté financière ou politique, vend en 1329 la terre de Peyraud à Guillaume de Fay dit Coquart, bailli du Forez, Velay et Vivarais.

 

Le destin de Peyraud prend un tour dramatique avec Aymar de Roussillon. Ce dernier entre en conflit armé avec l’archevêché de Lyon. Lors d’un affrontement, il capture deux représentants de l’Église, Bernard de Varey et Aymar de Villeneuve, et fait arracher une dent à ce dernier. L’outrage provoque la colère du roi Jean le Bon, qui réside alors à Avignon. En rétorsion, il ordonne la destruction de trois places fortes appartenant aux Roussillon, dont le château de Peyraud.

 

Peu après, Arnaud de Fay, gendre ou cousin d’Aymar, obtient l’autorisation de reconstruire la forteresse. La dynastie des de Fay s’installe alors durablement sur la rive droite du Rhône.

Les de Fay, entre foi et feu (XVe – XVIe siècle)

 

Les Fay sont désormais maîtres incontestés du domaine. Leur ascension est consolidée par des alliances matrimoniales, notamment avec la maison de Tournon, les de Solignac et les Palerne. Leur influence s’étend sur plusieurs seigneuries et mandements dans le Vivarais et le Velay.

 

Au XVIe siècle, dans le tumulte religieux de la Réforme, les Fay embrassent la cause calviniste. François de Fay, baron de Peyraud, devient un chef huguenot respecté. En 1561, il accueille le premier synode protestant du Dauphiné dans la grande salle du château. Son fils Jean, plus radical, lance des opérations militaires contre les villages catholiques environnants et rançonne les convois marchands.

 

En 1574, les troupes royales, soutenues par Saint-Chamond et Claude d’Urfé, assiègent le château avec artillerie. Après plusieurs jours de siège, le château est pris. Jean de Fay s’enfuit avec ses hommes par un passage secret vers la montagne.

 

Le château est rasé...

Renaissance nobiliaire au XVIIIe siècle

 

Après plusieurs décennies de ruine, le château connaît une renaissance grâce à Jeanne-Marie de Fay, dernière descendante de la lignée. Elle épouse en 1716 Denis-Emmanuel de Guignard, président à mortier du Parlement de Grenoble. Leur contrat de mariage, signé à Peyraud, dote le domaine de plus de 80 000 livres.

 

Dès 1718, la reconstruction du château commence : la demeure adopte un plan de plaisance typique du style Louis XIII, avec une façade monumentale, une cour d’honneur, et des salons en enfilade. L’architecture intérieure comprend un escalier monumental, des pièces voûtées héritées de l’ancien donjon, et des cheminées ornementales.

 

En 1745, la terre est vendue à Pierre-Christophe Crottier de Chambonas, sieur de Mars, capitaine de grenadiers au régiment de Penthièvre. Il prend le titre de marquis de Peyraud. Sa famille assure la continuité aristocratique du domaine jusqu’à la Révolution.

 

 

Alliances et transmission au XIXe siècle

 

La Révolution bouleverse les équilibres. Le marquis de Peyraud est dépossédé. Néanmoins, par une succession d’alliances, le château revient à Geneviève-Joséphine de Chambonas, épouse de Joseph-Prosper-Hippolyte de Barrin, haut fonctionnaire impérial et préfet sous les Bourbons.

 

Leur fille, Charlotte-Louise de Barrin, épouse en 1831 Jules de Barjac, maire de Cornas. Les de Barjac réinstallent la lignée dans le domaine. Les registres civils témoignent d’une intense vie familiale, avec quatorze enfants, des alliances nombreuses avec les Murat de Lestang, les Chazotte et d’autres notables ardéchois.

 

En 1814, lors de l’invasion autrichienne, le château est pillé. Des rapports détaillent le vol de linge, de robes de soie, d’armes, de bouteilles de vin rare. Malgré cela, les de Barjac conservent leur prestige, devenant maires, juges de paix et propriétaires fonciers.

Le XXe siècle et la continuité protestante

 

Le château est acquis au début du XXe siècle par la famille Steinbach, originaire de Lyon et issue de l’industrie textile. Protestants réformés, les Steinbach entretiennent la mémoire huguenote du lieu.

 

Le château est rénové avec soin : les voûtes médiévales, les sols en pierre, les décors en staff, les cheminées XVIIIe sont restaurées. Bien que fermé au public, il reste habité et participe aux études historiques locales. Des historiens de la SHPF (Société d’Histoire du Protestantisme Français) y sont accueillis.

 

Aujourd'hui la Galerie Atena installe sa collection d'Antiquités...

 

En 2025 le château est acquis par la famille Sioufi-Ouaiss, une famille de galleristes antiquaires depuis 3 générations qui décide d'installer sa collection de mobilier et d'objets de décoration XVIIIe et XIXe dans ce merveilleux écrin de verdure empreint d'histoire...

En choisissant le Château de Peyraud pour y installer la Galerie Atena, nous avons voulu

 

- Rendre hommage à son passé en restaurant les éléments historiques (charpentes d’origine, décors peints, cheminées, papiers peints...) avec des artisans spécialisés.

 

- Créer un dialogue entre les époques : un meuble Louis XVI exposé dans une salle aux murs marqués par la Renaissance, prend une dimension presque symbolique.

 

- Faire revivre ses légendes et ouvrant les portes du Château pour des événements d'entreprises (séminaires, formations, ateliers, expositions, lancement de produits...) ou des événements privés (dîners aux chandelles avec un chef, cocktail dans un cadre d'exception, concerts classsiques/jazz et événements sur-mesure...)

Visitez le Château de Peyraud

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